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Roxane Marcotte-Comtois : prendre le contrôle de sa carrière

Après plus de dix ans dans le réseau de la santé, Roxane Marcotte-Comtois ressent le besoin de se dépasser. Un échange avec un conseiller d’orientation et des cours 100 % en ligne. Voilà qui change tout. Aujourd’hui diplômée d’un baccalauréat en fondements et pratiques en sciences sociales et santé de la Faculté de l’apprentissage continu (FAC) de l’Université de Montréal, elle revient sur ce parcours transformateur, mené avec courage et organisation.

« Quand on sort du Cégep, on ne connaît pas vraiment tous les chemins qu’on peut emprunter », confie Roxane avec un air presque désabusé. Si elle n’est pas la seule à le penser ou à le constater, avec le recul, elle sait tout de même de quoi elle parle. À 34 ans, technicienne en diététique depuis douze ans, elle se souvient d’une époque où les choix de carrière semblaient limités à ce que l’on connaissait seulement.

Son parcours commence de manière classique. Une année en sciences humaines au Cégep, et après ça, le doute. « Je ne savais plus trop ce que je voulais faire, donc je me disais que mes études collégiales avaient peut-être été faites en vain », se souvient-elle. Cependant, sa passion pour tout ce qui touche à la nutrition prend finalement le dessus, et après une année sabbatique, elle s’engage dans une technique en diététique.

Rapidement, la routine prend le relais, voire le dessus. Un enfant, deux, puis trois, des périodes entrecoupées de congés de maternité et de travail à temps partiel pour concilier emploi et famille. « J’étais bien, mais à un moment donné, j’ai senti que je manquais de défis. Je ne me voyais pas au même poste dans dix ans. » C’est à partir de là que la réflexion s’amorce et que la question se pose : que faire quand on aime aider et qu’on a envie de se redéfinir ?

Une conversation qui change tout

Roxane pense au changement. Elle se questionne, observe, mais n’ose pas encore franchir le pas. Puis, un jour de 2022, tout s’éclaire. « J’ai échangé avec un conseiller d’orientation à mon travail, au CISSS des Laurentides. Il m’a parlé d’un poste d’agent de relations humaines. Je ne connaissais même pas ce métier ! Quand il m’a expliqué quel type de baccalauréat menait à ce poste, ça a été une révélation. » Roxane découvre alors le baccalauréat en fondements et pratiques en sciences sociales et santé. Ce programme permet d’assembler trois certificats pour construire un parcours universitaire cohérent et professionnalisant.

Cependant, le second déclic se produit quelques jours plus tard, presque par hasard. « Le moment précis où j’ai eu une illumination, c’est quand j’ai vu que les cours étaient tous en ligne. Là, c’était logique. J’ai su que je pouvais le faire », explique Roxane, les yeux écarquillés. Avec trois enfants âgés de 3, 6 et 9 ans à l’époque, la flexibilité est un facteur déterminant. « Si les cours n’avaient pas été en ligne, je ne serais jamais retournée à l’université, c’est certain. »

Le timing est parfait. L’Université ouvre ses admissions, elle s’inscrit lors de la dernière semaine avant la rentrée et son employeur accepte de la libérer selon son horaire de cours. « Tout était aligné. C’était comme un appel. C’était le moment de penser à moi et de foncer. »

Des cours qui transforment et qui changent la perception

Roxane s’inscrit d’abord au certificat en criminologie, puis enchaîne avec le certificat de gérontologie et enfin le certificat d’intervention en dépendances. Trois domaines qui, ensemble, composent un solide bagage en intervention et en compréhension des réalités humaines.

Ce cheminement est loin d’être anodin. « Au départ, je ne me voyais pas travailler en relation d’aide. Plus je côtoyais la patientèle, plus je réalisais que ce que j’aimais vraiment, c’était intervenir », confie Roxane. Les cours lui ouvrent de nouvelles perspectives, mais surtout, ils la transforment. « En criminologie, les cours sur la victimologie m’ont beaucoup touchée. En dépendances, j’ai complètement changé ma perception du sujet. Avant, je me disais que si les drogues n’existaient pas, ce serait plus simple, mais avec les cours, j’ai compris les réalités derrière les comportements, la réduction des méfaits, l’écoute. J’ai développé une grande empathie. »

Son engagement et sa rigueur lui valent d’ailleurs le Prix du doyen 2024 pour le certificat d’intervention en dépendances. Une belle reconnaissance pour une étudiante qui, entre les devoirs des enfants et les travaux universitaires, n’a jamais lâché prise. L’évolution dépasse la théorie. Elle touche à sa manière d’être. « J’ai appris que dans la relation d’aide, ce n’est pas nous qui arrivons avec les solutions. C’est la personne que l’on accompagne qui les trouve, à son rythme. »

Reprendre des études : une forme de libération

Étudier avec trois enfants, ce n’est pas de tout repos, mais Roxane s’organise. « Le fait que les cours soient de soir et en ligne, ça change tout. J’étais calée sur l’horaire d’école des petits. Quand ils dormaient, j’étudiais. Quand ils étaient malades, je pouvais rester à la maison sans manquer mes cours », explique la jeune maman. Il y a de quoi être tenté par un retour aux études quand on s’imagine suivre un cours universitaire confortablement installé chez soi, avec un café ou un chocolat chaud, et tout ça sans subir le trafic dense de Montréal.

Au-delà de ce petit – grand – plaisir, Roxane découvre celui, plus profond, d’apprendre pour elle-même, sans autre objectif que l’accomplissement personnel. La charge de travail est importante, mais la satisfaction l’est tout autant. « C’est comme si je m’étais fait un beau cadeau. Pour moi, juste pour moi » s’accorde à dire la mère de famille qui parle de sa reprise d’études comme d’une forme de libération, comme si elle reprenait le contrôle de son parcours professionnel, mais aussi de sa vie personnelle.

« Avant, je voyais les portes fermées. Maintenant, elles sont toutes ouvertes »

Diplômée en 2025, Roxane n’a pas l’intention de s’arrêter là. Elle a pour objectif de mettre ses nouvelles compétences au service de l’humain. « Je veux aider les familles défavorisées, les jeunes en difficulté. Mon objectif premier est d’intervenir auprès des femmes enceintes défavorisées. Il y a une fondation qui s’occupe d’elles, avec un volet alimentation et un accompagnement psychosocial. Ce serait l’idéal pour moi, car je pourrais utiliser toutes mes compétences jusque-là développées. » Grâce à son grade de baccalauréat, les perspectives s’élargissent. « Avant, je voyais les portes fermées. Maintenant, elles sont toutes ouvertes », s’émerveille Roxane.

Des programmes flexibles, ancrés dans la réalité des parents et adultes sur le marché du travail, permettent d’oser le changement sans tout bouleverser. Le parcours de Roxane illustre parfaitement cet esprit. Entre passion, persévérance et pragmatisme, elle démontre qu’il est toujours temps de redéfinir sa trajectoire et ressentir la fierté d’avoir osé, d’avoir persévéré, et d’avoir finalement pris le contrôle de sa carrière.

 

Pour tout savoir sur le baccalauréat par cumul avec appellation (BACCAP) en fondements et pratiques en sciences sociales et santé, le certificat en criminologie, le certificat de gérontologie et le certificat d’intervention en dépendances