Trois ans après avoir amorcé sa réorientation professionnelle à la Faculté de l’apprentissage continu (FAC) de l’Université de Montréal, Claire Lambert poursuit son parcours avec la même passion et le même engagement. Aujourd’hui diplômée d’un baccalauréat par cumul avec appellation (BACCAP) en fondements et pratiques en sciences sociales et santé, elle se prépare à franchir une nouvelle étape professionnelle.
Un parcours stimulant qui donne envie de l’écouter et une foi à toute épreuve. Son léger accent trahit toujours ses origines (lire l’article Claire Lambert : une carrière en santé bonifiée avec les programmes de la FEP). Claire Lambert n’a pas changé. À l’inverse, son curriculum vitæ, permettez l’expression, est monté en grade. Depuis le mois d’août, elle peut effectivement y inscrire avec fierté le grade de bachelière et se targuer d’avoir réussi ce qu’elle a entamé trois ans auparavant.
Tout n’était pas gagné d’avance, mais si haute est la montagne, il s’y trouve toujours un sentier. Claire l’a bien saisi et a emprunté la meilleure des voies pour donner un autre sens à sa carrière. Grâce à son baccalauréat, elle se sent désormais armée et prête à construire son nouvel horizon de thérapeute, alliant compétences théoriques et expérience pratique. Ses connaissances en santé mentale, victimologie et intervention en dépendances lui donnent les outils pour se démarquer, en offrant un accompagnement sensible et adapté aux besoins réels de ses futures et futurs patients.
Un retour aux études pour se rapprocher de sa mission
En 2022, Claire souhaite plus que tout redonner du sens à sa carrière professionnelle. « Je ne me sentais plus à ma place », confie-t-elle. Si son rôle d’infirmière lui permet d’accompagner des personnes dans des moments critiques, elle sent que son travail perd de sa substance. La pandémie a amplifié son sentiment en raison des conditions de soins de plus en plus difficiles pour elle, un environnement parfois décourageant, et un sentiment croissant d’impuissance face à la souffrance.
Son expérience en soins intensifs lui a donné une compréhension profonde de la douleur et de la détresse humaine. C’est donc tout naturellement que Claire se tourne vers la relation d’aide et le soutien aux personnes en détresse. « J’ai vu des familles impuissantes, des patientes et des patients confrontés à la peur et à l’incertitude. Ces expériences m’ont beaucoup marquée et ont renforcé mon désir de les accompagner autrement », explique la néo-Prince-Édouardienne qui a récemment élu domicile du côté de Charlottetown.
C’est aussi poussée par sa curiosité intellectuelle que Claire retrouve les bancs de l’école. Depuis plus de dix ans, elle suit de près les programmes de la Faculté, rêvant de s’y inscrire, mais repoussant toujours le moment. La pandémie et un sentiment d’urgence personnelle transforment ce rêve en projet concret. Un déclencheur qui la rapproche de sa mission de vie : devenir thérapeute et élargir sa portée professionnelle.
Trouver sa voix pour mieux accompagner
Si elle ne travaille pas encore officiellement comme thérapeute, Claire se consacre à la préparation de cette transition, avec une rigueur et une détermination remarquable. « Le BACCAP m’a ouvert les portes vers de nouvelles possibilités. J’ai redécouvert le plaisir d’apprendre, et je vois à quel point la formation continue peut transformer une vie, témoigne-t-elle. Je sens que tout ce que j’ai appris me prépare à accompagner les gens avec plus de justesse, de compréhension et d’humilité. »
Le BACCAP est venu signer son parcours en attestant sa vision globale des sciences sociales et de la santé. Pour Claire, ce diplôme représente une étape de consolidation et de confiance. « Avoir un grade universitaire m’a donné confiance, mais surtout, cela m’a montré que j’étais capable de combiner plusieurs champs de connaissance pour créer quelque chose d’unique », explique-t-elle.
« Je sens que tout ce que j’ai appris me prépare à accompagner les gens avec plus de justesse, de compréhension et d’humilité »
Double prix du doyen, chapeau bas !
Aujourd’hui, Claire avance vers sa nouvelle carrière avec une sérénité qu’elle n’aurait pas imaginée il y a quelques années. Son cheminement symbolise le pouvoir du changement et la résilience, un parcours inspirant de courage et d’équilibre. « Ce parcours m’a permis de retrouver du sens et d’harmoniser mes valeurs avec ma vie professionnelle », dit-elle avec émotion. À travers son histoire, Claire incarne ce que la FAC offre à tant d’adultes en retour aux études. La possibilité de se redéfinir, de grandir et de bâtir un avenir aligné avec soi-même. « J’ai appris que le changement n’a pas d’âge. Il suffit d’oser franchir la première étape. »
Sa réussite lui vaut deux Prix du doyen, distinction qu’elle obtient en 2023 pour le certificat en santé mentale : fondements et pratiques d’intervention et en 2024 pour le certificat en victimologie lors de la première édition des Prix d'excellence de la FAC. Selon elle, cette poursuite saine de l’excellence vient renforcer sa confiance et sa légitimité. « Les prix ne sont pas seulement des trophées, c’est un rappel que j’ai déjà réussi à gravir des montagnes. Si j’ai pu le faire, je peux entreprendre d’autres défis, comme créer ma propre pratique du métier de thérapeute. »
Se préparer à une pratique autonome
La qualité de l’accompagnement ne repose pas uniquement sur la bonne volonté, mais aussi sur des connaissances solides, une méthodologie rigoureuse et une pratique réfléchie. Aujourd’hui, Claire met en place les fondations de sa future pratique. Elle développe son plan d’affaires, crée son site web et suit des formations complémentaires en marketing, notamment pour proposer des services de thérapie à distance. « C’est un gros défi, surtout en anglais, mais si j’ai pu obtenir deux Prix du doyen, je peux bien suivre un cours de marketing en anglais », plaisante-t-elle. Cette démarche témoigne de sa détermination et de sa capacité à sortir de sa zone de confort. Pour Claire, chaque étape franchie renforce sa confiance et son autonomie, tout en nourrissant sa motivation à aider le plus grand nombre de personnes.
Elle envisage également une maîtrise en santé mentale afin de continuer à se perfectionner et à élargir ses compétences. « Je n’ai jamais perdu le goût d’apprendre. Maintenant que j’ai goûté à ce parcours, je me sens capable d’aller encore plus loin », confie-t-elle.
Si Claire Lambert incarne la possibilité de se réinventer après 45 ans, son parcours témoigne de la puissance du courage et de la détermination. « J’ai appris que le changement n’a pas d’âge. Il suffit de franchir la première étape », dit-elle avec conviction. Et au-delà de sa propre réussite, elle inspire d’autres adultes à oser suivre leur voie, à continuer à apprendre et à croire en leur potentiel. Claire avance avec patience et force, prête à offrir ses compétences et son empathie à ceux qui en ont besoin. Son histoire nous apprend que le retour aux études n’est pas un simple ajout de compétences, mais un véritable transformateur de vie, permettant à chacun de reconnecter à ses valeurs, à ses passions et à sa mission de vie.
À Charlottetown, à travers sa fenêtre, Claire observe ce qui est encore un arbrisseau, mais qui un jour recouvrira sa maison d’ombre lors des chaudes journées d’été. C’est un petit ginkgo, qui attire chaque jour son attention. « C’est le symbole de la résilience, le seul arbre qui a survécu au bombardement d’Hiroshima », explique-t-elle. Il reflète parfaitement le propre parcours de Claire. La capacité à traverser des épreuves, à se reconstruire et à continuer de croître.
Ce n’est pas la montagne qu’a conquis Claire, mais elle-même.
Pour en savoir plus sur le baccalauréat par cumul en fondements et pratiques en sciences sociales et santé, le certificat en santé mentale : fondements et pratiques d’intervention, le certificat d’intervention en dépendances et le certificat en victimologie
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